« Qui a de la sauge dans son jardin, ne connaît pas le médecin ».
Nous en avons beaucoup en ce moment au bord des chemins et des routes; elle adore les terrains calcaires ...Son nom vient du latin salvare, « sauver, guérir » .Très utilisée au Moyen Age. Au XVIIIe siècle, on roule les feuilles de sauge comme des cigarettes. Tous les asthmatiques se mettaient à fumer de la sauge dès l'apparition du premier pollen printanier.
La plante était associée à l'immortalité et à la longévité...Chez les Grecs, elle était déjà connue pour ses propriétés digestives et anti-infectieuses.
A un degré plus ou moins important, la sauge a des vertus antiseptiques, antispasmodiques, antisudorales, apéritives, bactéricides, calmantes, coronariennes, digestives, énergétiques, fébrifuges, laxatives, toniques...(La sauge médicinale encore plus que la sauvage)
Employée comme herbe aromatique, elle se marie bien avec le porc et les plats à base de volaille .
C'est une labiacée, vivace de 30 à 80 cm de haut, avec des feuilles larges, gaufrées, vert foncé et en fleurs de mai à août, très fréquente dans le bord des chemins et des champs. Elle est belle, , ramifiée et dégage un parfum très doux. Ses fleurs, dressées le long d'une longue tige, sont d'un bleu violet intense (parfois roses ou blanches), avec une corolle à 2 lèvres, la supérieure en forme de capuchon avec 2 étamines. Quand une abeille vient butiner la fleur, son poids fait basculer la lèvre supérieure vers le bas, et le pollen est alors déposé sur le corps de l'animal lequel, en visitant ensuite une autre sauge, déposera ce pollen sur le long pistil qui dépasse.
La sauge est intimement liée à la religion judéo-chrétienne. Dans la bible, c'est en effet cette plante qui sauva Marie et son enfant Jésus des bourreaux d'Hérode qui sacrifiaient les nouveaux-nés :
« le miracle de la sauge »
chanté dans "Le jongleur de Notre Dame" de Jules Massenet :
« Pour les humbles, Marie a des bontés de sœur;
Et j'ai lu dans un livre une histoire divine
Où l'on voit clairement qu'elle a donné son cœur
A la plus simple, à la plus humble fleur.
«Marie avec l'Enfant Jésus
Par les monts, par les plaines fuit...»
«Mais l'âme essoufflée n'en peut plus;
«Et voici que là-bas, là-bas, au versant de la côte,
ont apparu soudain
Les sanglants cavaliers du Roi tueur d'enfants.»
«Mon fils, ô mon fils, où cacher ta faiblesse!»
«Fleurissait une Rose au bord de chemin:»
«Sois bonne, belle Rose, à mon enfant pour s'y blottir,
Ouvre tout large ton calice.
«Sauve mon Jésus de mourir.»
«Mais de peur de froisser l'incarnat de sa robe,
L'orgueilleuse répond:
«Je ne veux pas m'ouvrir.»
«Fleurissait une sauge au bord du chemin:
«Sauge ma petite saugette,
Ouvre ta feuille à mon enfant.
Ouvre à mon enfant.»
«Et la bonne fleurette ouvre si bien sa feuille
Qu'au fond de ce berceau Jésus va s'endormir...»