Notre village apprenait avec tristesse en ce
jeudi 23 avril 2015, le décès d’un autre Santrimiol
à la maison de retraite de L’Adoration à Mende:
Jean SEBELIN né le 1er septembre 1926 à
Valstagna en Vénétie. Lui qui aimait tant sortir,
marcher en solitaire était de plus en plus fatigué…
D'Origine italienne de la vallée de Brenta,
Jean a suivi ses parents en France en 1931 à
Châteauneuf de Randon, puis, après 10 ans
de pérégrination à travers la France au gré
des chantiers d’électrification des campagnes,
à Aumont-Aubrac en 42. "La Lozère est encore
de tous, un endroit où l’on n’a pas crevé de faim" disait-il.
Après son apprentissage à Cuisery (Saône et Loire) en 41, Il exercera sa vie durant la profession de mécanicien automobile : à Aumont -Aubrac, Mende, Ste Enimie.
Tous ceux qui ont côtoyé Jean Sèbelin n’ignorent pas son périple en Europe de l’Est. De mai 44 à juillet 45, il fut déporté au titre de S.T.O. à Königsberg en Prusse Orientale à l’âge où les événements tragiques marquent toute une existence !
Il s’installe durablement à Ste Enimie en 1948 et tombe follement amoureux de Simone Quet, sœur de notre amie Michèle et fille du boucher Ferdinand. Ils se marient en 1952. De leur union naîtront 3 filles : Marie-Claude, Joëlle, Véronique.
Jean, très adroit, s’installe près de l’église où il fait construire sa maison et son garage. Sa clientèle fidèle devient de plus en plus nombreuse. Connaissant tout le monde et connu de tous, il va aimer son métier mais aussi son pays, cette vallée du Tarn si semblable à celle de La Brenta ; il devient un vrai « Santrimiol ». Il monte aussi une station-service : Simone sert l’essence. Leur vie s’écoule paisiblement, en famille dans l’amour, la tendresse, l’affection. Ils ont la joie d’avoir des petits-enfants et arrière-petits-enfants qu’ils chérissent fort.
A l’âge de la retraite, Jean et Simone transforment leur garage en magasins qu’ils tiennent d’abord puis louent…Simone meurt en juin 2003 des suites d’une longue et éprouvante maladie. Jean ne s’en remettra jamais…Il continue son chemin aidé de ses enfants, son frère Armand et de Arlette et Michèle ses belles-sœurs. On le rencontre très souvent « sur le pont » où il aime regarder le Tarn, la nature, le village parler aux gens de passage, renseigner les touristes ; Il est « le gardien du pont » jusqu’ au jour où sa santé l’oblige à se rapprocher de ses enfants et habiter Mende : la résidence Piencourt puis l’Adoration depuis janvier 2013 où il s’est éteint jeudi 23 aux environs de 11 h entouré des siens.
Ses obsèques religieuses, célébrées par le père René NURIT, ont eu lieu lundi 27 avril à 15 h en l’église de Ste Enimie en présence de toute sa famille et de ses nombreux amis.
A ses trois filles, leurs époux, leurs enfants et petits-enfants, son frère Armand et son épouse, à Michèle sa belle-sœur, à toute sa famille dans la peine, nous adressons nos plus sincères condoléances et disons toute notre sympathie.
« La mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d’abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d’ailes et fuites en tous sens. Ensuite, grands cercles sur l’eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau…mais pas du tout le même silence qu’auparavant, un silence, comment dire : assourdissant ». (Christian Bobin)