Un petit texte écrit sur notre village de Ste Enimie au cours des rencontres de mardi.
On a essayé de décrire cette période agricole dans nos travers abruptes......
Ste ENIMIE : Ecrin de Verdure & de Culture ( Années 50)
La vie était bien difficile ces années-là dans les Gorges du Tarn.Chaque famille vivait en autarcie et cultivait tous les produits indispensables à son alimentation et à sa vie quotidienne.L'économie locale était basée sur la polyculture,tous les « Bancels »,tous les travers,toutes les parcelles étaient soigneusement exploités par les propriétaires.
Que d'animation dans les chemins et les sentiers menant les ouvriers vers leur labeur, chargés d'outils rudimentaires(pioches,bigos,faux,faucille..)rien de mécanique bien sur.
Quel beau paysage parfaitement structuré par le travail des hommes s'offrait alors à nos yeux.
-Les « Baissounios" :endroit très ensoleillé favorisant la culture de pommes de terre,de jardinage,de luzerne(pour les lapins) mais aussi endroit planté d' arbres fruitiers : amandiers, poiriers, pêchers, abricotiers.
Quel bonheur au printemps quand tous ces arbres étaient en fleur !!!!
-Les «Vignos » :endroit privilégié pour la vigne, du printemps à l'automne on y grimpait pour soigner le raisin qui donnait à maturité ce petit vin rouge aigrelet ,plus ou moins alcoolisé mais que tout le monde appréciait.La Vigne c'était aussi:la Coustouille,l'Héritio,les Chantes,les Costes, Vialatte , le Viala , l'Ayrolle, Mamerto, Massou les Treilles ,tous ces noms résonnent dans nos têtes mais aussi les couleurs de la vigne à l'automne y sont encore gravé.
-Les Jardins : toujours placés près de la rivière pour en faciliter l'arrosage, chacun s'y affairait pour que la récolte soit des plus rentable.
Du Juris à Chante en passant par le Teoulas, les jardins front du Tarn et de Burle,voilà la fierté de tous ces jardiniers qui laborieusement y font pousser légumes et fleurs dès les premiers jours du printemps.
-La Rivière : le Tarn notre belle rivière ,lui aussi indispensable à notre économie locale et à notre alimentation. Dans tous les foyers il y avait un pêcheur à la ligne ou au filet: truites, barbeaux, chevesnes, cabots, goujons et vairons (en été) tous ces poissons agrémentaient nos tables et celles des restaurants .
-Le Cheptel : Dans chaque maison on vivait à l'étage,le sous-sol étant réservé au bétail : poules,lapins et chèvres.La chèvre très adaptée à notre terroir élevée pour son lait dont on se nourrissait et avec lequel on faisait du caillé et de délicieux pérails. Ste Enimie avait aussi son petit troupeau de brebis,à la Combe, chez Mr Méjean dit: Bitoui. Artémonde ,maman de Joseph Pradeilles possédait un bouc ( de réputation légendaire ),pour le grand bonheur de nos chèvres.....
-Travaux des Prés :-Faner .Au printemps on coupait à la faucille ou à la faux l'herbe des travers pour nourrir les animaux en hiver. Le foin était ramené à la maison sur le dos dans une balle en toile ou avec des paillargues ( barres et cordes) avant de le monter au grenier hissé par la poulie
-Faire la feuille :(la romo) .Les hommes grimpaient sur les peupliers pour
en couper les branches armés d'une « poude » .Cette opération avait plusieurs effets:la feuille pour nourrir les animaux,le petit bois pour allumer le feu,l'émondage de l'arbre pour faciliter l'écoulement de l'eau en cas de crue et le nettoyage du « Ribeiral » .
Ces branches séchées,mises en fagots étaient entreposées sous les rochers en creux (Les baumes)bien à l'abri de la pluie.
Voilà,c'était notre environnement,notre cadre de vie rythmé par les saisons et le chant des oiseaux .Le labeur était rude mais malgré tout on travaillait en chantant ou en sifflant.......
à suivre après la prochaine réunion le mardi 9 février à 14h